Back | Programme Area: Technology and Society (2000 - 2009)
Radiodiffusion et nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) : Usages, enjeux et perspectives (Draft)
Technologie de l’information et de la communication essentiellement européenne au départ, la radiodiffusion a trouvé au Sénégal des conditions d’adaptation exceptionnelles qui lui permirent de s’imposer, au fil des années, à la fois, comme le moyen d’information et de communication le plus populaire, mais aussi, à cause de l’oralité de la société, comme le support moderne d’expression culturelle préféré des populations. Instrument de l’Administration coloniale à ses débuts, la radio connut, par la suite, des usages multiples. Elle fut progressivement investie d’un ensemble de missions liées aux divers enjeux politiques, économiques et culturels qui ont jalonné l’évolution du Sénégal. Les nécessités du parachèvement de la colonisation renforcèrent sa place au coeur du dispositif militaro-administratif de la France d’Outre-mer, grâce au pouvoir stratégique des ondes courtes.
Plus tard, les contraintes liées à l’Indépendance politique et aux exigences du développement national lui permirent de connaître une implantation populaire, confirmant ainsi son importance primordiale comme moyen majeur d’information et d’éducation des populations. En lui conférant cette importance au sein du système national d’information, les autorités octroyèrent à la radio les moyens de s’accommoder, à la fois, du développement spectaculaire d’une presse écrite dynamique mais trop élitiste et de la percée ultérieure d’une télévision nationale trop citadine.
L’apparition, au début des années 1990, des radios dites de proximité (radios privées de type commercial, radios communautaires ou de type associatif) annonce des ruptures profondes dans la tradition radiophonique et dans le système d’information national. Grâce à la modulation de fréquence, ces radios améliorent la qualité de la diffusion et de l’écoute, facilitant ainsi le franchissement d’un palier supérieur dans l’évolution vers un plus grand professionnalisme.
Mais aussi et surtout le recours aux nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC), en particulier le téléphone (fixe ou cellulaire) et l’ordinateur multimédia, crée les conditions d’émergence d’une radio plus conviviale et annonce l’avènement d’une plus grande démocratisation de la communication radiophonique.
En outre, grâce à Internet et au prototype de radiodiffusion satellitaire (WorldSpace), un nombre croissant de radios explorent, depuis quelques années, de nouveaux espaces visuels, sonores et écrits, dans la perspective d’une conquête de communautés virtuelles de plus en plus supranationales. Avec les NTIC, la radio a, en particulier, trouvé de nouvelles opportunités d’expansion et de diffusion à travers les supports numériques et analogiques.
Une des conséquences perceptibles de la rencontre des NTIC et de la radiodiffusion réside dans l’émergence d’un nouveau paradigme de la communication alternative, symbole concret de la volonté d’appropriation par les populations d’une technologie de diffusion de l’information et de la culture dont elles se sentent de plus en plus proches. Grâce au téléphone (fixe ou cellulaire), l’auditeur est passé du statut de consommateur passif à celui de protagoniste actif des nouvelles mutations sociales, culturelles et politiques qui se déroulent sous ses yeux. L’autre conséquence réside dans les récentes mutations de la société sénégalaise. Ces mutations rendent compte de l’évolution progressive du Sénégal et de ses populations vers l’ère de l’information et de la communication.
Ce rapport examine les niveaux et modalités d’utilisation des NTIC par les radios et analyse l’impact de ces différents usages sur l’action quotidienne de ces médias auprès des auditeurs et, au-delà, sur la place de la technologie radiophonique au sein du système d’information et de la société sénégalaise. Pour ce faire, l’auteur a utilisé, à la fois, l’analyse documentaire et l’exploitation de sondages. Outre les études universitaires, les rapports, les dossiers de presse et les différents témoignages d’experts et d’historiens sur la radiodiffusion et les TIC, il a également exploité la littérature grise disponible auprès d’instituts de formation aux métiers de la communication et d’autres structures spécialisées. En plus des sondages récents réalisés sur les radios et les TIC, l’auteur a effectué, entre juin et juillet 2001, une enquête qui a permis d’apprécier le niveau d’équipement des stations en TIC (téléphone fixe et mobile, ordinateur et site Web), d’appréhender le degré et les modalités de leur utilisation par les stations radio et d’évaluer leur impact sur leur travail quotidien et, enfin d’analyser les contraintes rencontrées par ces dernières dans l’utilisation de ces différents outils.
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